
MONTRÉAL — «Les absents ont toujours tort», plaide le Parti conservateur du Québec (PCQ), qui lance l’invitation à la cheffe libérale Dominique Anglade de participer à un débat en anglais au cours de la prochaine campagne électorale même si le premier ministre François Legault refuse d’y être.
Selon le chef du PCQ, Éric Duhaime, la communauté anglophone du Québec mérite d’avoir son débat pour aborder les enjeux qui lui sont chers, notamment les questions de santé, d’éducation et de langues.
Les partis politiques ne peuvent pas en rester là après qu’un consortium de médias anglophones a décidé d’annuler, vendredi, son débat prévu pour le 20 septembre en raison du désistement de M. Legault et celui du chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon.
Le consortium avait expliqué que sans la présence de tous les principaux partis, il serait impossible de présenter un débat «équitable et informatif».
Mais selon M. Duhaime, ce n’est pas à la population anglophone de payer pour le choix de certains partis. Il croit que les formations qui le souhaitent devraient avoir la chance de débattre en anglais.
Au moins un média anglophone aurait signifié au chef du PCQ qu’il serait prêt à organiser un débat en anglais sans la présence du chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), mais qu’il faudrait au moins que la cheffe du Parti libéral soit de la partie.
Si Mme Anglade accepte de participer, les organisateurs seraient prêts à lancer de nouvelles perches chez tous les partis, incluant au PQ et à la CAQ, s’ils désirent revenir sur leur décision initiale.
Vendredi, l’attaché de presse de M. Legault avait indiqué que la préparation à des débats demande beaucoup de temps, et que le premier ministre s’était déjà engagé à croiser le fer avec les autres chefs sur les ondes de TVA et de Radio-Canada, en français.
M. Duhaime est en désaccord avec cet argument, puisqu’il dit qu’après la préparation pour deux débats, le temps additionnel à passer pour préparer le débat en anglais ne serait pas si substantiel.
Il a plutôt accusé le premier ministre de vouloir limiter les débats à l’approche des élections dans lesquelles il part largement favori. M. Duhaime a d’ailleurs rappelé que M. Legault a participé à un débat en anglais lors de la campagne électorale de 2018.
Selon le chef du PCQ, les partis d’opposition pourraient même tirer avantage de l’absence de M. Legault, puisqu’ils auraient ainsi plus de visibilité, ce qu’ils ont eu de la difficulté à obtenir durant les dernières années en raison de la pandémie.